Je pensais connaître Paris comme ma poche et pourtant il y a au moins un lieu que je n’avais jamais visité : la Sainte-Chapelle, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco (et ça se comprend). S’il est un endroit à ne pas manquer dans la capitale française, c’est bien celui-là et je suis contente d’avoir rattrapé mon erreur !
Visiter la Sainte-Chapelle, c’est pénétrer dans un sanctuaire chargé d’Histoire avec un grand H, c’est faire un bond dans le passé, c’est laisser son imagination voguer dans ce XIIIème siècle cher à Louis IX, roi fort pieu – il sera canonisé quelques années après sa mort et désormais connu sous le nom de Saint-Louis – désirant abriter la couronne d’épines, un morceau de la vraie croix et des reliques de la passion du Christ qu’il avait en sa possession et cela dans un endroit digne de ces précieux trésors chrétiens, telle une châsse de verre démesurée.
Il décida de l’édifier au sein de sa résidence, le Palais de la Cité, implanté sur l’île du même nom et elle verra le jour en 6 petites années – ce qui est très très peu pour l’époque où la construction d’un tel édifice prenait d’habitude au moins 30 ans, d’autant + qu’il a fallu faire appel à quelques prouesses techniques, telles ces véritables “murs de lumière” que sont les vitraux de la chapelle du haut.
Le nom de l’architecte n’est pas certain, ce qui rend cet endroit encore un peu + mystérieux. L’édifice fait appel à tous les arts du Moyen-Âge, au temps du gothique flamboyant : architecture, sculpture, peinture, art du vitrail, orfèvrerie, enluminure et musique ! Un réelle challenge à cette époque !
La visite débute par la chapelle basse, plutôt sombre, lui donnant des allures de crypte mais néanmoins parée de couleurs et rehaussée d’or, destinée au personnel du palais.
La chapelle haute, elle, était réservée au roi, à sa famille et au clergé. Quand tu y pénètres, tu ne peux t’empêcher de faire “wouaw” (pas trop fort, hein, juste dans ta tête mais un vrai grand wouaw quand-même) devant tant de majesté et de magnificence. Ses vitraux sont splendides et si tu as le choix, visite donc l’endroit un jour ensoleillé, tu y verras alors la lumière transpercer ces hautes fenêtres colorées, c’est ma-gni-fi-que !
La Tribune des Reliques
La Révolution Française a bien entendu sonné le glas de cette chapelle, les reliques ont disparu – seule la Sainte-Couronne a pu être conservée, on la trouve aujourd’hui à Notre-Dame de Paris – mais fort heureusement, un chanoine qui avait senti le vent tourner avait fait ôter et mettre les vitraux à l’abri, ce sont donc bien les originaux que l’on peut encore admirer aujourd’hui. L’anecdote veut d’ailleurs qu’ils aient été remis dans le mauvais ordre 😉
Si tu es de passage à Paris un mercredi entre le 15 mai et le 15 septembre, je te conseille la visite nocturne des lieux, la pénombre lui conférant un indéniable sens mystérieusement mystique !
Lors de ma 1ère visite, la réfection de la rosace était sur le point d’être achevée… belle surprise de la voir sans ses échafaudages quelques semaines + tard !
De chaque côté, une alcôve, l’une où le roi prenait place, l’autre pour la reine-mère, Blanche de Castille.
N’hésite pas à également regarder vers le bas, le carrelage est lui aussi très intéressant.
Tant que tu es là, prends le temps de visiter la Conciergerie qui se trouve juste de l’autre côté du Palais de Justice (dont tu peux également visiter une série de salles, ça ne se sait pas forcément et pourtant, ça ne manque pas d’intérêt).
La Conciergerie est bien sûr connue pour avoir été la dernière demeure de la Reine Marie-Antoinette mais elle fut tout d’abord le premier palais de la dynastie capétienne. Elle devint ensuite le siège de la justice après l’abandon du palais par Charles V et servit de prison. Tu y découvriras
* la salle des Gens d’Armes, ancien réfectoire du palais, devenue prison des hommes;
* des cellules classées en 3 catégories, des moins riches (les pailleux), aux classes moyennes (les pistoles) et aux + riches qui avaient une cellule pour eux seuls;
* la “rue” de Paris qui tire son nom du bourreau surnommé Paris;
* la salle de la toilette – là où on dépouillait les condamnés à mort de leurs derniers effets personnels et où on leur coupait les cheveux à ras afin d’avoir un cou bien “net” pour la décapitation (hum, charmant 🙂 );
* la cour des femmes, lieu de promenade de la gente féminine emprisonnée, où celle-ci pouvait laver son linge à la fontaine qui existe toujours. Dans un coin de cette cour subsiste le “côté des Douze” où se retrouvaient parqués par groupe de 12 les condamnés qui partaient à l’échafaud – sur l’actuelle place de la Concorde – et à qui les familles pouvaient adresser un dernier au revoir;
* les 2 cellules de Marie-Antoinette qui a changé d’endroit au cours de sa détention, après une tentative d’évasion avortée.
Après sa mort, celle-ci eut droit aux honneurs d’une chapelle expiatoire, construite en sa mémoire par Louis XVIII.
La dernière reine de France n’est pas le seul hôte célèbre des lieux, Robespierre y fut également détenu, tout comme Charlotte Corday et la Comtesse du Barry.
Impressionnant, de voir la lame d’une guillotine pour de vrai !
La très belle horloge du palais de la Cité que l’on peut admirer au coin du bâtiment
Je reviendrai sur les bons plans de Paris dans un prochain article mais l’un d’eux est indéniablement le Paris Museum Pass qui te permet de visiter + de 60 musées et monuments dans Paris et sa région telle la Sainte-Chapelle mais aussi le musée du Louvre, l’Arc de Triomphe, le Château de Versailles, celui de Fontainebleau, etc. (prix àpd 42€ pour un pass de 2 jours)
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Paris : tips & tricks - Melo on the Cake
at[…] que, selon moi, s’il est DEUX endroits immanquables, c’est l’Opéra Garnier et la Sainte-Chapelle ! Et aussi la Place des Vosges avec ses airs so 18ème siècle […]